Désobéissances technologiques. El paquete, SNet et Marakka 2000
Ernesto Oroza
Cuba est un pays des Caraïbes dirigé depuis 1959 par un régime communiste autoproclamé. L’embargo commercial et financier sur l’île décrété par les USA dans les années 1960 est toujours en vigueur. Cet isolement est aggravé par le contrôle étroit exercé par le gouvernement sur la libre circulation de l’information et l’accès aux ressources et aux biens de base, ce qui a eu un impact sur la vie quotidienne à Cuba pendant de nombreuses années. Pendant des décennies, le gouvernement lui-même a pratiqué la piraterie audiovisuelle pour fournir du matériel aux chaînes de télévision officielles. Dans les universités du pays, des centaines de livres et de publications périodiques internationales ont été piratés pour répondre aux besoins des étudiants en matière d’éducation et d’information. El paquete, SNet & Marakka 2000 constituent trois histoires de contournement des contraintes institutionnelles et techniques en lien avec la communauté cubaine de l’île et de la diaspora. Trois histoires d’infrastructures alternatives de diffusion de la culture en situation de nécessité.
Suivi de la projection de « Marakka 2012 »
Magdiel Aspillaga et Ernesto Oroza, 35 min, 2012
Depuis 1983, Waldo Fernandez « Marakka » rassemble des archives de la mémoire audiovisuelle cubaine. La collection, qui fonctionne commercialement sous la marque « Marakka 2000 », s’appuie et exploite une faille créée par les relations diplomatiques actuelles entre Cuba et les États-Unis, et est soutenue par une compréhension précise et astucieuse des procédures actuelles concernant la protection des droits d’auteur aux États-Unis.
Ernesto Oroza est designer, artiste, chercheur, diplômé de l’Institut Supérieur de Design de l’université de la Havane, responsable du 3e cycle Design et recherche à l’École Supérieure d’art et de design de Saint-Étienne, directeur éditorial d’Azimuts, Ernesto Oroza s’est intéressé aux architectures de la nécessité, à la désobéissance technologique et autres sujets qui relient design et société en temps de crise économique et politique. Sa pratique achemine la tradition de l’architecture radicale dans une utilisation analytique des typologies d’objets contemporains et des forces de production.